COMPIEGNE

Source : Wikipédia

COMPIEGNE HOTELVILLE

Compiègne est une commune française située dans le département de l'Oise, dont elle est l'une des sous-préfectures, en région Hauts-de-France. La commune est située au nord-est de Paris. Résidence royale depuis les Mérovingiens, elle est souvent surnommée « la Cité Impériale » du fait de son passé étroitement lié au Second Empire.

Elle constitue par sa superficie la première commune du département, et par sa démographie la deuxième. Elle est la troisième aire urbaine du département de l'Oise avec un peu moins de 100 000 habitants.

Histoire

 Antiquité

Les premières traces d'habitat humain sur la commune de Compiègne remontent au début du Ve millénaire avant notre ère et se continuent jusqu'à la conquête romaine. À l'époque gallo-romaine, Compiègne fut un point de passage sur l'Oise (Isara) relié au réseau de voies secondaires à la frontière des territoires des Bellovaques (Beauvais) et des Suessions (Soissons).

Jusqu'à la fin du XIVe siècle les rois réunirent souvent les États-généraux à Compiègne.

Pendant la guerre de Cent Ans, Compiègne fut assiégée et prise plusieurs fois par les Bourguignons. Elle embrassa quelque temps le parti du roi plantagenêt Henri VI. Mais à partir du sacre de son compétiteur le Valois Charles VII, elle devient fidèle à celui-ci. Le plus mémorable de ces sièges est celui de 1430 où Jeanne d'Arc, accourue dans la ville pour la défendre, tomba le 23 mai aux mains des capitaines bourguignons Guillaume de Wandonne et Antoine de Bournonville commandés par Jean de Luxembourg-Saint-Pol, lors d'une sortie sur la rive droite de l'Oise et fut vendue aux Anglais. Ce siège s'est traduit par d'importantes destructions par suite des bombardements, une baisse de la population et un appauvrissement des habitants. Les guerres menées par Louis XI se traduisent encore par des charges supplémentaires

Depuis lors, les rois de France continuèrent à résider souvent à Compiègne et prirent l'habitude de s'y arrêter en revenant de se faire sacrer à Reims, ainsi qu'avait fait Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, en 1429.

La restauration de Compiègne est marquée par la reconstruction de l'hôtel de ville durant le premier tiers du XVIe siècle, symbole de la Ville. Le beffroi est orné des trois Picantins représentant des prisonniers anglais, flamands et bourguignons qui frappent les heures sur les cloches.

Les rois faisaient encore de courts séjours de François Ier à Henri IV. Compiègne était ville royale, ses gouverneurs-attournés étaient nommés avec l'avis du roi. Les impôts, taxes et emprunts étaient dus au roi et les régiments de passage étaient logés chez les habitants.

Pendant les guerres de Religion, Compiègne resta catholique, fidèle à la royauté et bénéficia en retour de quelques avantages de la part des souverains. L'édit de Compiègne de 1547 réservant aux tribunaux laïcs le jugement des protestants dès qu'il y a scandale public, est une des premières étapes de la répression contre les huguenots.

Compiègne en 1627

L’administration royale est à Compiègne, ville de 8 000 habitants, d’après le recensement d’Arthur de Marsy, et dans les environs de la ville, peu importante, comme d'ailleurs dans l’ensemble des villes du royaume.

Les 1er et 2ème traités y sont conclus avec la République de Gênes pour le rattachement de la Corse à la France en 1756 et 1764. En 1770, Louis XV et le dauphin accueillent au château Marie-Antoinette lors de son arrivée en France.

Epoque contemporaine

 Révolution et Empire

En 1790, le département de l'Oise est créé après le démantèlement des anciens gouvernements d'Île-de-France et de Picardie. En 1794, les seize sœurs carmélites de Compiègne sont jugées et guillotinées. Georges Bernanos s'inspira de leur histoire pour écrire sa pièce Dialogues des Carmélites.

Compiegne chateauEn 1804, le château de Compiègne intègre le domaine impérial. Le roi Charles IV d'Espagne, venant d'abdiquer, y est logé par Napoléon du 18 juin au 18 septembre 1808. En mars 1810, l'Empereur y rencontre Marie-Louise d'Autriche pour la première fois.

 

Le 15 mars 1814, les Prussiens attaquent la ville par la route de Noyon.

Restauration, Second Empire et IIIe République

Le 9 août 1832, le mariage de Louise-Marie d'Orléans (fille du roi Louis-Philippe Ier) avec le roi des Belges, Léopold Ier, est célébré au château. Napoléon III y séjourne fréquemment de 1856 à 1869 afin de profiter de la Forêt de Compiègne.

Compiègne accueille les épreuves de golf des Jeux olympiques d'été de 1900 sur le terrain de la Société des sports de Compiègne.

Première Guerre mondiale

Compiègne est la ville de cantonnement des 54e et 254e régiments d'infanterie et du 13e régiment d'infanterie territorial.

Au début de la Première Guerre mondiale, le Génie français fait sauter le pont sur l'Oise afin de ralentir la progression allemande tandis qu'une partie de la population quitte la ville par trains, voitures et par péniches. La ville est néanmoins envahie dès le 2 septembre 1914 et est occupée jusqu'au 12 septembre, où les troupes allemandes se replient sur les hauteurs de Tracy-le-Mont après leur défaite lors de la Bataille de la Marne.

Compiègne devient alors une ville de l'arrière du front où les anciens casernements, le palais et les écoles sont transformés en hôpitaux militaires. Elle est bombardée à plusieurs reprises par l'aviation allemande ainsi que par un canon à longue portée, le Long Max.

Le général Pétain installe son quartier général au château du 5 avril 1917 au 25 mars 1918. Plusieurs conférences interalliées y sont tenues. Le 25 mars 1918, durant l'offensive du printemps, une réunion de crise réunit Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, Louis Loucheur, Henri Mordacq, Ferdinand Foch et Philippe Pétain dans la commune, afin d'organiser la défense de la ligne de front avec les Britanniques.

Vide de ses habitants évacués, Compiègne subit en 1918 des bombardements quotidiens provoquant d'importantes destructions. Le 2 septembre 1918, tandis que le département de l'Oise est totalement libéré après l'offensive générale lancée le 10 juillet, Compiègne subit son dernier bombardement.

Le 11 novembre 1918, en forêt domaniale de Compiègne, dans un wagon au milieu d'une futaie, à proximité de Rethondes, l'Armistice de 1918 est signée entre la France et l'Allemagne en présence du maréchal Foch et du général Weygand.

A la fin de la guerre, de nombreux bâtiments de la ville sont détruits et Compiègne a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918, le 9 juillet 1920.

Seconde Guerre mondiale

Dans le même lieu, aménagé entre-temps en clairière dite clairière de Rethondes ou clairière de l'Armistice, et dans le même wagon qu'en 1918, est signé l'Armistice du 22 juin 1940 entre la France, représentée par la délégation envoyée par le maréchal Pétain et présidée par le Général Huntziger, et l'Allemagne représentée par le maréchal Keitel. Adolf Hitler et de nombreux dignitaires allemands étaient présents la veille, jour inaugural de la négociation d'Armistice.

Articles détaillés : Clairière de l'Armistice et Wagon de l'Armistice.

Durant l'Occupation, les nazis installèrent un camp de transit et d'internement de juin 1941 à août 1944 à Royallieu. Le premier train de déportés politiques quitte le camp de Royallieu pour celui d'Auschwitz, le 6 juillet 1942. À cet endroit le 23 février 2008, le « Mémorial de l'internement et de la déportation » a été inauguré.

Article détaillé : Camp de Royallieu.

Un des tout premiers groupes armés de la résistance française, le « groupe de Compiègne », est né dans l'Oise, en février 1941. Ralliés à Combat Zone Nord, ses militants sont pour la plupart arrêtés à compter du 3 mars 1942 et déportés en Allemagne d'où bien peu sont revenus.

La ville de Compiègne a été décorée de la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile d'argent accompagnée d'une citation à l'ordre de la division :

« Ville au passé lourd de gloire qui a été cruellement meurtrie en 1940 et 1944 par de nombreux bombardements aériens qui l'ont partiellement détruite.

Par l'attitude résistante de ses habitants, l'aide matérielle et morale apportée aux déportés du camp de Royallieu et l'accueil magnifique qu'elle a réservé aux prisonniers rapatriés a donné, face à l'ennemi, le plus bel exemple de solidarité française et de patriotisme. Déjà citée au titre de la guerre 1914-1918. »

L'après-Seconde-Guerre-mondiale

La création de la région Picardie, par décret du 2 juin 1960, y incorpore le département de l'Oise. Quelques protestations s'étaient levées dues à une confusion des termes née au XIXe siècle, car jusqu'en 1790, année du démantèlement des anciens Gouvernements généraux militaires, Compiègne était administrativement située dans le Domaine royal français, et donc dans le Gouvernement militaire de l'Île-de-France, on a donc parfois questionner la légitimité de certaines villles en région Picardie. Mais l'usage situait le Valois dans la province de Picardie par beaucoup sous l'Ancien Régime, certaines sources précisent même que Compiègne, avec d'autres villes de l'Oise et de l'Aisne, faisait originellement partie du gouvernement de Picardie avant d'être annexée par l'Île-de-France. Ce qui justifiait au final leur place dans l'ancienne Région.

En 1972 est créée l'université de technologie de Compiègne.

COMPIEGNE UNIVERSITE

Le 1er janvier 2016, la réforme territoriale de 2015, la Picardie fusionne avec la région Nord-Pas-de-Calais, formant les Hauts-de-France, dont fait désormais partie la ville.