CHAZELLES-SUR-LYON
Source Wikipédia
C’est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee. Elle appartient à l'unité urbaine de Chazelles-sur-Lyon, une agglomération interdépartementale regroupant 2 communes et 6 172 habitants en 2017, dont elle est ville-centre.
Histoire
Il existait à Chazelles-sur-Lyon une paroisse de l'église de Saint-Romain-le-Vieux dépendant de l'Île Barbe, plus ancienne que l'église Notre-Dame actuelle et disparue au XIIIe siècle. J.-E. Dufour l'a formellement localisée à l'emplacement du hameau la Tour.
En 1889, le tramway circule pour la première fois entre les gares de Viricelles-Chazelles et de Saint-Symphorien-sur-Coise (séparées de 5 kilomètres). Il a assuré le service de 1899 à 1933, en transportant une moyenne annuelle de 100 000 voyageurs, et 15 000 tonnes de marchandises dans les années fastes, avant d’être définitivement fermé.
Dans les années 1930, c’était la capitale française du couvre-chef. Chazelles-sur-Lyon comptait alors 28 usines et 2500 ouvriers spécialisés dans la technique du feutre de lapin.
Les maisons Françaises Morreton et Fléchet ont fait sa renommée sur le plan national et international.
Il y a eu de très nombreuses usines de chapeaux. Le nombre n’a cessé de diminuer après la 2ème guerre mondiale et l’on en retrouve que 5 dans la seconde partie du 20ème siècle. La maison Ecuyer va tenter de s’en sortir seule quand Morreton, Fléchet, Beyron et France vont tenter un regroupement dans la SIC pour mieux résister à la crise.
Une brève histoire des Etablissements MORRETON : Au 17ème siècle, et en 1675, on trouve un Claude MORETTON (avec 2T) qui est artisan chapelier, il décède en 1693. Au siècle suivant, c’est un Etienne Moreton (avec un r et un t) qui est aussi artisan chapelier. Mais l’histoire industrielle de la famille Morreton commence vraiment au milieu du 19ème siècle avec Jean-Antoine Morreton, descendant des précédents. Il crée la société Mortons-Viricelle qui devient vite les Ets Morreton, fabricants de cloches et chapeaux de poils de lapin, lièvre et castor. Les velours taupés et flamands à grand poil, leur spécialité, sont vite prisés par les Anglais et les Américains.
En 1880, c’est la création d’articles pour dames mais le problème de la teinture de feutres rend le démarrage difficile. Cependant, un atelier spécifique organisé par les conseils de chimistes permet à cette maison de devenir d’abord la seule à proposer des cloches aux couleurs variées, puis plus tard d’être le leader du marché.
En 1907, Jean-Antoine meurt. Ses fils Dominique et Francis lui succèdent. Ils ouvrent un atelier de chapeaux de paille en 1908. Les ateliers ferment durant la guerre et les activités reprennent en 1918 sans Francis, tué à la guerre en 1915.
En 1923, la maison MORRETON devient Société MORRETON ; Elle remporte de nombreuses médailles dans les diverses expositions internationales. Francis meurt en 1938. Au cours de cette année, il se produit 3000 chapeaux par jour sur une usine qui occupe 2.5 hectares et emploie 350 ouvriers. Jean-Paul MORRETON (né en 1905) lui succède. La guerre arrive et l’usine fonctionne au ralenti et redémarre grâce au développement de l’exportation qui passe de 12% en 1946 à 50% en 1950.
La société continue de s’agrandir et de se perfectionner avec des machines-outils de plus en plus nombreuses. Jean-Pierre Morreton rejoint l’usine de son père en 1960 après son service militaire en Algérie. Il relance la fabrication du chapeau qui commence à s’essouffler avec le chapeau tyrolien. La production grimpe de 40% entre 1960 et 1963. Le capital est alors de 142 millions de francs (6 millions de francs en 1942).
En 1966 les sociétés FLECHET (43%), MORRETON (33%), France (14%), et FOURNAUD BEYRON (10%) se regroupent en SIC pour lutter contre la chute catastrophique et rapide du chapeau.
En 1970, Jean-Pierre est victime d’un accident de santé qui l’oblige à se retirer et son père, Jean-Paul quitte aussi la SIC qui ferme ses portes 6 ans plus tard.
L’usine MORRETON est détruite en plusieurs étapes entre 2009 et 2011.
Aujourd’hui, l’atelier-musée du chapeau fait vivre sa tradition chapelière à travers des visites guidées et un centre de formation de modistes.
Un atelier musée du chapeau est ouvert depuis 1983 dans une ancienne fabrique, dans la commune. Cet atelier-musée est le seul en France qui travaille le chapeau de feutre de poil. Cette fabrication a fait la renommée de Chazelles-sur-Lyon à la fin du XIXe siècle et dans la 1re moitié du XXe siècle. Cette industrie employait alors 2 500 ouvriers dans plus de 20 usines, dont quelques cheminées restantes rappellent l'importance.
L'Atelier-Musée est labellisé Musée de France. Il présente le processus de fabrication via des visites guidées, des vidéos, des animations, des machines en fonctionnement, des démonstrations de mise en forme du chapeau, des stages de loisirs créatifs; une galerie de coiffures du XVIIIe siècle à nos jours, avec des modèles de grands couturiers ou modistes comme Christian Dior, Nina Ricci, Paco Rabanne, Pierre Cardin, Hermès, Jacques Pinturier ; des chapeaux de célébrités : Grace Kelly, Fernandel, François Mitterrand, Fellag, Marc Veyrat.
L'ouverture du nouveau Musée a eu lieu le 7 avril 2013 : il a été transféré à "La Chapellerie", nom officiel donné au site d'une ancienne usine de chapeaux de feutre de poils de lapin, l'usine Fléchet, datant de 1902, aujourd'hui inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. La restauration du bâtiment par le cabinet d'architectes Vurpas (Lyon) ; la muséographie, entièrement repensée ; le déploiement du centre de formation et de l'atelier de production ; l'installation sur place d'une résidence de créateurs de mode et d'un restaurant : tous ces éléments font du lieu un pôle attractif capital pour le territoire, et ouvert au national comme à l'international.
Personnalités liées à la commune
- Jacques Pernetti (1696-1777), chanoine, prêtre, historiographe de Lyon, né à Chazelles-sur-Lyon.
- Alexandre Séon (1855-1917), peintre symboliste, élève d'Henri Lehmann et de Pierre Puvis de Chavannes, né à Chazelles-sur-Lyon.
- Bénédicte Bouteille alias Berthe Rasimi (1870-1954), créatrice de costumes et directrice de théâtre, née à Chazelles-sur-Lyon.
- Alfred Vernay (1877-1950), homme politique, journaliste, né à Chazelles-sur-Lyon.
- Alain Rousset (1951-), homme politique, né à Chazelles-sur-Lyon.
- Gilles Viricel (1966-), cavalier, médaille d'argent par équipe aux Championnats d'Europe de concours complet d'équitation de 2005, né à Chazelles-sur-Lyon.